Le panneau d’affichage du RER B qui affiche qu’il ne peut pas afficher

Par Jeannot91, envoyé spécial au Guichet pour le BEF.

Le BEF (Blog d’En Face) est heureux de vous présenter ce message paru sur les écrans de certaines gares sur la partie sud du RER B ce jeudi 15 Mai 2014. Il est à noter que l’agente en gare du Guichet annonçait par haut-parleur les prochains trains :

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Nous vivons une époque formidable, non ? Un écran affichant qu’il n’a rien à afficher.

Imagine-t-on :

  • Une imprimante qui imprime le message « Je n’ai plus de toner, et tu es trop laid sur cette photo »,
  • Un four qui refuse de chauffer, car  « Les endives, ça n’a pas de goût … Essaies les frites… »,
  • Le vaporisateur de parfum qui refuse de vaporiser « Dis donc ? Tu t’es pas lavé et tu veux te parfumer ? »
  • Une chaine laser qui annonce « Tu ne vas pas encore écouter cette Carla ? Je suis obligé de pousser à fond le son, ras le bol. Essaies OLDELAF « Dimanche », tu vas rigoler un peu ».

Hé bien oui, tout cela arrive. Les prochaines applications smartphone surveilleront  votre santé (et d’autres choses), de manière ludique, avec des messages du style « Mais mon pauvre, tu ne vas pas pouvoir draguer ta voisine de banquette, pas par mes soins. Quand je lui annoncerai ton poids, ton cholestérol, ton âge, ton alcoolémie, ton ex-femme, tes enfants (les tiens, ceux dont tu crois être le père, les autres), ta maitresse, la durée de ton dernier exploit intime (17 secondes, bravo) ».

Elles prendront en photo le contenu de votre frigo, vous disant ce qui vous reste dedans. C’est vrai, vous êtes parti en courses sans avoir fait une liste, vous n’êtes pas très malin. Heureusement que votre frigo est là…

Mais comment faisions nous avant, comment avons-nous pu survivre dans cette ère préhistorique jusque en 1997-98, quand les premiers réseaux mobiles sont arrivés?

En tout cas, ça promet un bel avenir, pour peu que vous supportiez que votre frigo ou votre smartphone vous donne des ordres…

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Le nettoyage intérieur des RER B. Enfin…

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Ah là là, depuis le temps que ce suspens insoutenable nous maintenait en haleine… On avait vécu avec passion la description du lavage extérieur des trains, et elle se terminait avec la promesse de nous décrire le nettoyage intérieur. On refrénait donc notre impatience en se retenant de japper.

Alors merci mille fois Céline : vous l’avez fait. Vous me permettez ainsi de tourner la page de l’article précédent qui ne fait pas franchement l’unanimité en me donnant l’occasion de parler d’un sujet plus léger. Moi qui vous demandais de nous décrire sans plus tarder si le lavage intérieur se faisait à l’aspirateur ou au balai, voilà que vous nous publiez un véritable roman-photo plutôt détaillé. On y découvre que le lavage intérieur des rames du RER B est beaucoup plus complexe qu’on aurait pu l’imaginer, qu’il est fait avec une récurrence audacieuse, et garanti par un contrôle qualité.

Entre nous, je peux vous le dire maintenant : j’espérais vous coincer sur l’oubli de l’opération « décollage de chewing-gums coincés sous les fauteuils », et non : vous y avez même pensé. Avec les statistiques du mois de mai plus souriantes, vous allez bientôt pouvoir nous faire rêver.

Ah, quel joli moi de Mai.

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Euthanasia, parc d’attraction des suicides

Euthanasia

Ce lundi 12 mai, une femme se serait suicidée à Massy Palaiseau en se jetant sous le RER B. Cet acte a entrainé une confusion bien compréhensible dans le trafic des RER B : le train ayant accompli malgré lui la volonté de cette usagère malheureuse fut de fait arrêté et bloqué en début de voie sur le quai en direction de Saint Remy. Le trafic fut donc re-routé au compte-gouttes sur les 2 voies du quai direction Paris, tandis que les pompiers, la police et les services techniques accomplissaient leurs tâches respectives. Cet évènement, dramatique en soi, a été comptabilisé froidement dans nos statistiques sous la rubrique en usage pour ce type de problème, sous ce terme presque pudique « accident grave voyageur » utilisé par les transporteurs RATP et SNCF.

C’est le premier suicide de l’année en heure de pointe. En novembre et décembre 2013, on avait recensé 3 suicides ou tentatives de suicide dénommées « accident grave voyageur » sur le RER B, comptabilisation toujours réalisée en heure de pointe uniquement.

Alors évidemment, on ne plaisante pas avec la souffrance et la mort. Mais néanmoins, je m’interroge toujours sur le choix du RER ou du métro pour mettre fin à ses jours : c’est violent, ça peut rater avec des conséquences dramatiques pour l’état du rescapé, et ça nuit potentiellement à un demi-million de personnes à chaque tentative. Peut-être est-ce un choix délibéré ? Je veux me supprimer, mais en perturbant le maximum de personnes pour me sentir moins seul ? Problème, les personnes visées ne sont plus là pour témoigner de leurs motivations et on n’en saura jamais rien.

Mais en y réfléchissant un petit peu, aidé par la lecture de l’ouvrage de Jean Teulé, le magasin des suicides, ça me donne une idée : accompagner les gens décidés à mettre fin à leurs jours, en leur fournissant toute l’assistance nécessaire, en leur permettant de passer à l’acte de manière ludique et grand spectacle, le tout sans pénaliser à chaque fois un demi-million de personne qui n’ont rien demandé. Voici l’ébauche du business plan :

  1. L’activité : Ouverture d’un parc d’attraction nommé « Euthanasia », pour toutes les personnes en mal de vivre décidées à en découdre avec leur propre vie. Ce parc offrirait les services suivants :
    • Guichet d’accueil avec prise en charge par un service de psychologues pour vous aider à bien cerner vos motivations et à définir votre degré de détermination,
    • Parcours découverte des attractions, avec visualisation live de personnes en train de mettre un terme à leur existence, afin d’affiner de votre degré de détermination et vous orienter vers l’attraction qui vous convient le mieux,
    • Si votre détermination est avérée, orientation vers un bureau d’assistance aux démarches administratives (succession, convention obsèques, épitaphe en ligne etc…),
    • Orientation vers l’attraction choisie et mise en oeuvre.
    • Service de crémation intégrée, ou de recyclage si tel est le choix du visiteur (recyclage à des fins d’alimentation de la planète, cf. soleil vertNote pour plus tard : penser à monter un deal avec les chaînes de fast-food).
  2. Le business model :
    • Facturation des services, avec définition de classes de parcours : VIP, premium, classe moyenne, pauvre, fast-track (cette dernière classe signifiant accès direct et gratuit à l’attraction avec accord de recyclage obligatoire pour la rémunération indirecte).
    • Ouverture d’estrade à chaque attraction, et facturation des places pour les visiteurs souhaitant contempler les attractions et les scénographies associées. Cible: les proches, la famille souhaitant s’associer à la démarche, et plus généralement les curieux, cette dernière catégorie étant susceptible d’être la plus rémunératrice (cf. les bouchons monstrueux sur les autoroutes dus aux conducteurs qui regardent avidement, alors que l’accident spectaculaire et meutrier se trouve sur les voies d’en face, de l’autre coté du parapet).
    • Vente de produits dérivés, vente de franchises, et contrats internationaux associés au recyclage alimentaire.
    • Sponsoring (pour chaque attraction, un sponsor en lien avec le thème de l’attraction).
  3. Pré-requis :
    • Campagnes médiatiques avec des associations ad’hoc créées pour cet usage sur le droit au libre arbitre quant à la vie et à la mort. Utiliser les cas de personnes en grandes souffrances (maladies longues, coma prolongé) afin de créer la polémique.
    • Organisation de manifestations avec les associations pour le droit au libre arbitre sur les questions existentielles
    • Lobbying auprès des autorités (parlementaires et sénatoriales d’abord, puis ministères ensuite), afin de proposer des projets de loi clé en main autorisant l’euthanasie, avec des conditions les plus libérales possibles.
  4. Plan de financement : confidentiel projet.

Au niveau des attractions, liste non exhaustive à enrichir (merci d’amender sous la forme de commentaires) :

  • Roller coaster de la mort : à l’instar d’Oziris au parc d’Astérix, un roller coaster vertigineux. Lors d’un looping inversé (jambes vers l’extérieur), ouverture des ceintures de sécurité pour expulsion des usagers (recouvrir le sol d’une grille de pointe acérée, afin de garantir un atterrissage sans faute des usagers). Grille amovible mécaniquement pour élimination des corps après l’attraction. Sponsor pressenti : Parc Astérix
  • Cité de l’angoisse : parcours semés d’ambiances angoissantes, de personnages louches et de coupes gorges sombres. La fin se termine par surprise, avec les possibilités suivantes : la serpe amovible sectionnant la tête lors d’un passage sur un tapis déclencheur, la gorge tranchée par un opérateur en fin de parcours,…Sponsor pressenti : la ville de la Courneuve.
  • Le RER B : reconstitution grandeur nature d’une ligne de RER B (circulaire, tout autour du parc) avec un quai d’où peuvent se jeter les usagers à l’arrivée de la rame. Prévoir un avant de locomotive de RER modifié (par-buffle avec pointes acérées) pour être sûr que l’action soit fatale à l’usager. Sponsors pressentis : STIF, RATP et SNCF

A suivre coté planning….

Prochains articles prévisionnels : thématiques plus légères, avec l’amélioration de la ponctualité sur le RER B d’après le STIF, et la fin du grand suspens : comment les trains sont-ils lavés à l’intérieur, par le blog officiel.

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Jean-Paul et Bénédicte dressent un bilan en demi-teinte pour le RER D

Huchon-Tilloy Vu sur 20minutes : Jean-Paul Huchon, président du STIF particulièrement adulé sur ce blog, et Bénédicte Tilloy, directrice du Transilien (tiens tiens, on ne s’est pas encore occupé d’elle ici), auraient dressé un bilan annuel en demi-teinte de la ligne D, lors d’une visite du Technicentre de Villeneuve-Saint-Georges ce mardi. Si la ponctualité est censée s’être améliorée sur cette ligne (80,7 % en 2013 à 87,6% sur ces quatre derniers mois), les usagers restent fort mécontents des dysfonctionnements et retards récurrents. L’occasion pour Jean-Paul de jouer sur des belles phrases comme « j’en ai conscience », et autres « je vous ai compris ». Aaah, sacré Jean Paul…

Un premier pas intéressant. A quand le même pour la ligne B ? Et puis on attend la suite maintenant.

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Ce que font les usagers dans les transports, et un comparatif international de la qualité

CetaitMieuxavantIntéressant, cet article d’Olivier Razemon sur son blog du monde « L’interconnexion n’est plus assurée ». Il décrypte l’étude menée par « Moovit », société israélienne qui développe une application pour vous aider à « voyager plus intelligemment », c’est à dire d’après leur site :

  • itinéraire le plus rapide fonction du trafic temps réel,
  • suivi des bus temps réels sur la carte,
  • itinéraire intelligent,
  • réseau social et tchat.

Par « réseau social et tchat », il faut comprendre « signaler les contrôleurs », et les « ma vie-mon oeuvre » habituels…En résumé, une appli in-con-tour-nable de plus, qui espionne comme les autres vos déplacements, faits et gestes au quotidien, avec votre consentement bien sur, et qui sera racheté bientôt par Google ou Facebook pour quelques milliards de dollars lorsqu’elle aura atteint une masse critique d’utilisateurs.

Bref, d’après cette étude, vous êtes 38% à écouter de la musique durant les transports, 23% à lire, 14% à surfer et lire vos emails, et 1% à téléphoner.

Mais ce qui est le plus intéressant est l’une des conclusions que je me permets de citer. D’après le sondage de Moovit : 27% des voyageurs franciliens, […] considèrent que les transports évoluent « de mieux en mieux », contre 19% qui jugent le transit « de pire en pire », tandis que 54% n’ont constaté « aucun changement » récemment.

On concluera donc par :

  • soit la ligne B est un cas à part dans les transports parisiens (mais avec la ligne D ça commence à faire beaucoup),
  • soit ce blog est tenu par l’un de ces 19% de « scregneugneu » dont l’esprit critique et les poncifs « ça marchait mieux avant » constitue un art de vivre et une nécéssité à part entière.

Dans tous les cas, réjouissons nous, car si « c’était mieux avant », d’après le sondage ça peut être encore bien pire ailleurs. Madrid, Rome ou les villes d’Amérique du sud sont ainsi à éviter. A bon entendeur…

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