Euthanasia, parc d’attraction des suicides

Euthanasia

Ce lundi 12 mai, une femme se serait suicidée à Massy Palaiseau en se jetant sous le RER B. Cet acte a entrainé une confusion bien compréhensible dans le trafic des RER B : le train ayant accompli malgré lui la volonté de cette usagère malheureuse fut de fait arrêté et bloqué en début de voie sur le quai en direction de Saint Remy. Le trafic fut donc re-routé au compte-gouttes sur les 2 voies du quai direction Paris, tandis que les pompiers, la police et les services techniques accomplissaient leurs tâches respectives. Cet évènement, dramatique en soi, a été comptabilisé froidement dans nos statistiques sous la rubrique en usage pour ce type de problème, sous ce terme presque pudique « accident grave voyageur » utilisé par les transporteurs RATP et SNCF.

C’est le premier suicide de l’année en heure de pointe. En novembre et décembre 2013, on avait recensé 3 suicides ou tentatives de suicide dénommées « accident grave voyageur » sur le RER B, comptabilisation toujours réalisée en heure de pointe uniquement.

Alors évidemment, on ne plaisante pas avec la souffrance et la mort. Mais néanmoins, je m’interroge toujours sur le choix du RER ou du métro pour mettre fin à ses jours : c’est violent, ça peut rater avec des conséquences dramatiques pour l’état du rescapé, et ça nuit potentiellement à un demi-million de personnes à chaque tentative. Peut-être est-ce un choix délibéré ? Je veux me supprimer, mais en perturbant le maximum de personnes pour me sentir moins seul ? Problème, les personnes visées ne sont plus là pour témoigner de leurs motivations et on n’en saura jamais rien.

Mais en y réfléchissant un petit peu, aidé par la lecture de l’ouvrage de Jean Teulé, le magasin des suicides, ça me donne une idée : accompagner les gens décidés à mettre fin à leurs jours, en leur fournissant toute l’assistance nécessaire, en leur permettant de passer à l’acte de manière ludique et grand spectacle, le tout sans pénaliser à chaque fois un demi-million de personne qui n’ont rien demandé. Voici l’ébauche du business plan :

  1. L’activité : Ouverture d’un parc d’attraction nommé « Euthanasia », pour toutes les personnes en mal de vivre décidées à en découdre avec leur propre vie. Ce parc offrirait les services suivants :
    • Guichet d’accueil avec prise en charge par un service de psychologues pour vous aider à bien cerner vos motivations et à définir votre degré de détermination,
    • Parcours découverte des attractions, avec visualisation live de personnes en train de mettre un terme à leur existence, afin d’affiner de votre degré de détermination et vous orienter vers l’attraction qui vous convient le mieux,
    • Si votre détermination est avérée, orientation vers un bureau d’assistance aux démarches administratives (succession, convention obsèques, épitaphe en ligne etc…),
    • Orientation vers l’attraction choisie et mise en oeuvre.
    • Service de crémation intégrée, ou de recyclage si tel est le choix du visiteur (recyclage à des fins d’alimentation de la planète, cf. soleil vertNote pour plus tard : penser à monter un deal avec les chaînes de fast-food).
  2. Le business model :
    • Facturation des services, avec définition de classes de parcours : VIP, premium, classe moyenne, pauvre, fast-track (cette dernière classe signifiant accès direct et gratuit à l’attraction avec accord de recyclage obligatoire pour la rémunération indirecte).
    • Ouverture d’estrade à chaque attraction, et facturation des places pour les visiteurs souhaitant contempler les attractions et les scénographies associées. Cible: les proches, la famille souhaitant s’associer à la démarche, et plus généralement les curieux, cette dernière catégorie étant susceptible d’être la plus rémunératrice (cf. les bouchons monstrueux sur les autoroutes dus aux conducteurs qui regardent avidement, alors que l’accident spectaculaire et meutrier se trouve sur les voies d’en face, de l’autre coté du parapet).
    • Vente de produits dérivés, vente de franchises, et contrats internationaux associés au recyclage alimentaire.
    • Sponsoring (pour chaque attraction, un sponsor en lien avec le thème de l’attraction).
  3. Pré-requis :
    • Campagnes médiatiques avec des associations ad’hoc créées pour cet usage sur le droit au libre arbitre quant à la vie et à la mort. Utiliser les cas de personnes en grandes souffrances (maladies longues, coma prolongé) afin de créer la polémique.
    • Organisation de manifestations avec les associations pour le droit au libre arbitre sur les questions existentielles
    • Lobbying auprès des autorités (parlementaires et sénatoriales d’abord, puis ministères ensuite), afin de proposer des projets de loi clé en main autorisant l’euthanasie, avec des conditions les plus libérales possibles.
  4. Plan de financement : confidentiel projet.

Au niveau des attractions, liste non exhaustive à enrichir (merci d’amender sous la forme de commentaires) :

  • Roller coaster de la mort : à l’instar d’Oziris au parc d’Astérix, un roller coaster vertigineux. Lors d’un looping inversé (jambes vers l’extérieur), ouverture des ceintures de sécurité pour expulsion des usagers (recouvrir le sol d’une grille de pointe acérée, afin de garantir un atterrissage sans faute des usagers). Grille amovible mécaniquement pour élimination des corps après l’attraction. Sponsor pressenti : Parc Astérix
  • Cité de l’angoisse : parcours semés d’ambiances angoissantes, de personnages louches et de coupes gorges sombres. La fin se termine par surprise, avec les possibilités suivantes : la serpe amovible sectionnant la tête lors d’un passage sur un tapis déclencheur, la gorge tranchée par un opérateur en fin de parcours,…Sponsor pressenti : la ville de la Courneuve.
  • Le RER B : reconstitution grandeur nature d’une ligne de RER B (circulaire, tout autour du parc) avec un quai d’où peuvent se jeter les usagers à l’arrivée de la rame. Prévoir un avant de locomotive de RER modifié (par-buffle avec pointes acérées) pour être sûr que l’action soit fatale à l’usager. Sponsors pressentis : STIF, RATP et SNCF

A suivre coté planning….

Prochains articles prévisionnels : thématiques plus légères, avec l’amélioration de la ponctualité sur le RER B d’après le STIF, et la fin du grand suspens : comment les trains sont-ils lavés à l’intérieur, par le blog officiel.

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Jean-Paul et Bénédicte dressent un bilan en demi-teinte pour le RER D

Huchon-Tilloy Vu sur 20minutes : Jean-Paul Huchon, président du STIF particulièrement adulé sur ce blog, et Bénédicte Tilloy, directrice du Transilien (tiens tiens, on ne s’est pas encore occupé d’elle ici), auraient dressé un bilan annuel en demi-teinte de la ligne D, lors d’une visite du Technicentre de Villeneuve-Saint-Georges ce mardi. Si la ponctualité est censée s’être améliorée sur cette ligne (80,7 % en 2013 à 87,6% sur ces quatre derniers mois), les usagers restent fort mécontents des dysfonctionnements et retards récurrents. L’occasion pour Jean-Paul de jouer sur des belles phrases comme « j’en ai conscience », et autres « je vous ai compris ». Aaah, sacré Jean Paul…

Un premier pas intéressant. A quand le même pour la ligne B ? Et puis on attend la suite maintenant.

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Bilan Avril 2014 – un revirement curieux sur l’origine des causes et un bilan pas brillant

girouette_sorciere_chat  Et voilà, Avril se termine, le printemps avance et le RER B continue à cahoter.

Le début de mois aura été rock’n roll, notamment la première semaine avec l’épisode du tireur fou. On note une nette régression ce mois ci avec 62% de jours à problème, se déclinant selon les plaisirs suivants :

  • 4 pannes de matériel
  • 1 panne électrique
  • 2 incidents voyageurs
  • 3 colis suspects
  • 3 voyageurs malades
  • 2 mesures de sécurité (dont celle en raison du tireur fou)

Ce qui fait quand même au total 13 jours à problèmes sur 21 jours ouvrés (soit 2 de moins que le mois de janvier noir). Les jours à problèmes étaient à 33% imputables aux transporteurs RATP-SNCF, et à 67% aux usagers, et c’est là où ça devient curieux : en effet, depuis novembre 2013 (date du démarrage de ce blog), ce furent toujours les transporteurs qui étaient majoritairement responsables des problèmes rencontrés (plus de 50%). Et soudain, ce mois d’avril, ce sont les voyageurs qui l’emportent avec 67% des problèmes imputables aux usagers.

Repartition2014

Mes cours de statistiques remontent à il y a quelque temps maintenant, mais il me semble qu’une telle fluctuation sans transition progressive est un peu suspecte : les tranporteurs auraient-ils brutalement renové leurs infrastructures et leur rames en mars pour que les problèmes ne leur deviennent imputables qu’à hauteur de 33%, d’un seul coup d’un seul ? Peut être grâce aux rames du futur identifiées par Jeannot ?
Par ailleurs, le moral et la santé des usagers se seraient-ils brutalement dégradé (mis à part bien sur un usager ovni sur 900 000, identifié par France 3) ? Ca doit encore être la faute à la crise, pour sur…

Enfin on verra bien si cette tendance se confirme en mai. Mais si ça continue, c’est sur les usagers qu’il va falloir taper ! Voilà qui rendrait un service opportun à la com de la ligne B.

D’ici là, n’oubliez pas de tenter votre chance avec le grand concours « Monsieur-Madame ».

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A défaut de choyer votre vie quotidienne, le RER B vous propose des loisirs pour vos temps libres

Promenade  Sympa, après avoir soigné notre alimentation en nous proposant fruits et légumes de proximité, le blog officiel du RER B nous lance une « invitation au voyage » local pour découvrir les musées et sites intéressants d’Ile de France, en particulier ceux accessible par le RER B. On appréciera notamment le petit guide du STIF pointé par l’article.

Bien sûr pour s’y rendre, on préférera tout autre moyen de transport que le RER B lui-même, pour éviter de perdre 3 heures de sa journée, car même en week-end, ça arrive, comme nous l’avait signalé Laul. Rappelons qu’un simple malaise voyageur peut perturber le RER B sur presque 3 heures, comme hier soir par exemple : alerte « malaise voyageur à 17h58, retour à la normal à 20h24…Et encore, le trafic reste souvent hasardeux bien après l’annonce de retour à la normale par les canaux officiels.

Dans tous les cas, bonnes visites à tous…

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EXCLUSIF : Les RER B du futur. De l’innovation selon le STIF…

Par Jeannot91, envoyé spécial sur le théatre d’opération du RER B pour le BEF (Blog d’En Face).

Une rumeur (infondée) circulait depuis quelques temps : la RATP-SNCF mènerait des essais secrets du nouveau matériel roulant du RER B (déploiement à partir de 2025). Après des semaines d’investigation, nos paparazzis bénévoles ont multiplié planques et clichés pris à la dérobée.
En première exclusivité mondiale, le Blog d’en Face est fier de publier les 2 clichés des prochaines rames nouvelle génération (voitures et locomotives).

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Cliché 1 : 2 trains prototype en phase d’essais, pris ce matin

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Cliché 2 : montage regroupant les 2 locomotives, ainsi que les rames, pris hier soir

Ces rames sont à l’essai entre Stade de France et Gare du Nord (sur votre gauche avant d’entrer dans le tunnel, dans le sens de la marche). Nous pouvons comprendre le secret entourant ces essais. Les vitres sales et l’arbre factice cachant la locomotive, autant de leurres rapidement déjoués par nos enquêteurs.

Notre réseau de renseignements a glané les informations suivantes :

  • Nom de code provisoire de ces trains : TCHOO25 (Train Concept Hautement Obsoléto-Oldiest, 25 pour 2025),
  • Climatisation de type « Réfrigérée », encore nommée « Hôtel des courants d’air »,
  • Larges portes afin d’absorber le flux passager,
  • Capacité de chaque rame estimée à 24 voyageurs. Cela peut paraître faible, mais entre tout à fait dans la volonté politique du RER B+ : « Un train tous les 3 minutes » (Rappel de conversion : 1 minute RATP=5 minutes Temps Universel).

Nous comprenons mieux les messages subliminaux de certains articles publiés sur le blog officiel du RER B, comme celui des aménagements indispensables sur la partie Sud du RER B : aménagement du tunnel après Bourg La Reine vers Saint Rémy, quais rabaissés pour accueillir ces rames.

Grâce à des lasers pointant sur les vitres, nous avons capté les conversations (imaginaires) et recueilli les premières réactions très positives de Mr Lefebvre, de Mr Huchon et d’un panel de béta-utilisateurs triés sur le volet :

  • (Voix de Mr Lefebvre) : « Voilà où sont passés les 650 millions d’investissement, ce type de matériel correspond tout à fait à l’accroissement de la fréquentation sur cette ligne »
  • (Voix de Mr Huchon) : « Avec ces rames, je suis sûr d’être au moins ré-élu pour 20 ans… »

Utilisateurs du panel :

  • « C’est plus développement durable, et la climatisation est au top… »
  • « Plus de problèmes de rayure des fenêtres… »
  • « Les banquettes en bois sont confortables »
  • « L’éclairage est quasi naturel »
  • « Conforme au schéma directeur du RER B moins Sud »
  • « Vitesse impressionnante »
  • « Trop vintage Jérôme ! Tu l’as chinée où, cette rame ? »
  • « Ca me rappelle la ligne Sceaux –Denfert Rochereau de 1846 (sanglots dans la voix) »

(Voix du chauffeur) : « Maintenant tout le monde m’entend quand je grommèle, fini le micro et les haut-parleurs crachouillants »

N’attendons pas 10 ans : lançons une pétition nationale exigeant le déploiement immédiat de ces rames révolutionnaires

PS : cet article, initialement prévu le 01 Avril, ne nous est parvenu que ce jour. Déjouant les tentatives de censure, nous devions publier cet article et ces photos

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