Retour sur les discussions avec Jérôme Lefebvre

commentateurDans la longue liste de questions échangées le 2 février, certaines ont attirées mon attention : Je me suis permis de commenter soit les questions, soit les réponses apportées par Jérôme Lefebvre.

« Pourquoi rendre systématiquement omnibus les direct, quand il y a un problème ? »

Je pense que c’est une bonne idée, car certaines stations se retrouvent mortes pendant plusieurs dizaines de minutes quand il y a un incident.

L’effet pervers, c’est que comme tout le monde a envie de prendre un train, tout le monde s’entasse, au lieu d’attendre le suivant (dont l’arrivée n’est pas souvent annoncée, dans le doute, on prend celui qui est à quai). Aurais-je mis le doigt sur un soucis de communication  avec les usagés ?

« Est-il possible de débrancher la ligne Robinson pour la rendre autonome »

Étant moi-même usagé de cette branche « délaissée », je me suis également demandé si c’était une bonne idée. En fait, c’est une fausse bonne idée. S’il faut changer à Bourg-La Reine en quittant un train plein en 2 stations, pour rejoindre un train remplis à craquer en 10 stations. Le risque de retard à la fermetures des portes est à mon avis important. La qualité du transport s’en trouvera également affectée.

Ce n’est pas pour rien, si les municipalité de Sceaux, Fontenay Aux Roses et Robinson se battent pour que celà n’arrive pas.

« Tous les matin, il y a beaucoup de monde à Arcueil Cachan ».

C’est une gare mal desservie, et où aucun effort n’est entrepris pour changer la donne. Le cadencement est désastreux, il suffit de louper un RER d’une salve, pour devoir attendre 15 minutes. Les 2 lignes de bus qui assurent la correspondance, ne sont jamais synchro avec les RER. Il ne m’ai pas rare d’arriver en bus, et de voir partir le RER quand je met le pied sur le quai. (En me tapant un sprint à marcher sur la langue).

Je n’ai pas de solution à proposer, je constate que cette gare n’est pas suffisamment desservie.

« Mettre plus de direct Aéroport »

Jérôme Lefebvre répond que la ligne est au taquet. Ce qui était faux jusqu’à l’arrivée du B+. Elle a été bridée avec le schéma B+ en réduisant l’usage des 4 voies à seulement 2.

Bien évidemment, le moindre grain de sable dans un engrenage, et c’est la catastrophe, le plan de service ne peut plus fonctionner. Pourquoi avoir saccagé l’avantage de ces voies supplémentaires.  j’ai bien ma petite idée.. (le fret était sans doute pénalisé tous les jours par des problèmes d’exploitation de la ligne B..). Le retard de fret doit couter plus cher en indemnités que les pénalités infligées par le STIF.

« Le tunnel entre gare de nord et Chatelet ? Pour quand ? »

Visiblement, à chaque fois qu’on pose la question, c’est toujours « vous comprenez, c’est compliqué, et très cher ».

A chaque fois qu’on m’a posé une question auquel ma réponse a été « c’est compliqué, et c’est cher », sans être capable de fournir un discours clair et construit, je me suis demandé s’il n’y avait pas une autre raison ?

Et si pour la RATP/SNCF il n’y avait pas une autre raison ?

Je m’interroge si au lieu de dépenser beaucoup d’argent  dans des écrans couleurs HD remplaçant les TV des quais. Il ne serait pas judicieux de mettre l’argent dans une cagnote pour débloquer ce projet « tunnel ». Ils sont beau ces écrans. Mais qu’apportent-il de plus que les anciens ?

Si j’étais mauvaise langue, on pourrait se demander si la RATP ne tient pas à ce goulet d’étranglement, pour justifier des difficultés d’exploitation ? ça ne serait pas mieux pour tout le monde si cette ligne pouvait fonctionner à 100% de sa capacité, avec une marge de manœuvre suffisante pour pouvoir gérer les grains de sables ? non ?

« Il fait froid dans le RER le matin, le chauffage semble ne pas marcher »

Jérôme Lefebvre répond que les rames sont préchauffées le matin. Je pense qu’il s’agit de 2 problèmes.

  • La mise en route du chauffage se fait à la main dans chaque rame, un bouton 3 positions : REF, VENT, CHAUF. Souvent le bouton n’est pas à la bonne position.
  • Quand le bouton est sur la position CHAUF, et que les rames restent les portes GRANDES OUVERTES pendant 10 minutes au terminus. Le résultat tombe sous le sens : il fait froid, même avec le chauffage à fond.
  • Certaines rames ont les fenêtres qui ne ferment pas (même celles qui sont rénovées..) : chauffer le dehors quoi de plus efficace..

Si on pouvait demander au chauffeur de refermer régulièrement les portes avant le départ, les rames seraient plus chaude pour les stations suivantes. Réparer les fenêtres serait une bonne idée. Appliquer les « autocollants magiques qui referment les fenêtres ». (ça fait 1 an que Céline nous promet qu’on les auras..)

« Les rames rénovées sont quasiment finies, mais beaucoup d’anciennes rames roulent encore »

Je ne partage pas cet avis. Il se passe plus de jours où je suis dans les rames rénovées que dans les anciennes.

Bonne nouvelle, les MI84 vont peut-être faire l’objet de rénovation.

Il y a maintenant suffisamment de Mi79 rénovée en circulation pour les voir toute accolées à une rénovée. (Bonne nouvelle pour l’été ?)

Tout à fait entre nous, je suis mitigé sur le résultat des rames rénovée (et nous y reviendrons dans un autre article)

« Les rames doubles niveau, c’est pour quand ? »

Là c’est comme le tunnel, on a préfèré repeindre des rames, et mettre un groupe frigo pour repousser le problème, au lieu d’attaquer un gros problème qui nous pend au nez et qui va arriver très vite. Le grand paris avec ses permis de construire de grands immeubles, annonce que nous aurons de plus en plus de monde à transporter. Avec quoi ? le réseau RER est déjà saturé ?

Happy Birthday BEF, déjà un an de monomaniaquitude sur le RER B

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Et voilà, c’est comme les enfants, ça grandit vite : Le Blog d’En Face du RER B (BEF pour les intimes) soufflera demain sa première bougie ! Happy birthday BEF !

Pendant cette année, on a donc

Notre reporter national, Jeannot91, également grand statisticien du BEF, nous a régalé de quelques scoops sur la stratégie RATP-SNCF, mais on lui doit avant tout sa série d’études visant à vérifier si les statistiques officielles du RER B ne sont pas un peu bidonnées (dernière en date : STIFATOR IV).

Enfin, on a eu des témoignages d’usagers ayant vécu des expériences particulières sur ce RER B (on retiendra en particulier la « Walking Dead experience » de cet été).

On s’est bien sur fait plaisir en se payant un peu la tête des dirigeants du RER B et du président de la région Ile de France, et en taclant également les syndicats pour que tout le monde en ait pour son compte. Après tout, en tant qu’usager, on paye et on attend que ça marche, sans avoir à s’intéresser à la question de la « faute à qui ». On a raillé le blog officiel dont on a le sentiment désormais qu’il nous lit (un commentaire de « Céline », et des articles qui sortent parfois suite à la suite des nôtres, comme une réponse apportée) et enfin on a un peu donné la voix à un conducteur médiatique de la ligne, aux propos intéressants.

Grace au signalement de ce blog par la responsable du Comité des usagers du RER B Nord, on est passé à la télé (France 3 IDF), on a été interviewé par le Parisien, et aussi par une apprentie journaliste pour son mémoire de fin d’étude.

Bref, c’est quand même pas mal comme bilan, non ? Le seul bémol : seulement 160 « likes » sur Facebook sur les 900 000 usagers quotidiens du RER B (à titre de comparaison, le Blog en Commun en totalise 1005, mais par contre il couvre toute les lignes d’Ile de France).

Allez hop, on continue au moins jusqu’à la fin de l’année 2014 pour en dresser le bilan, et on verra pour la suite…

D’ici là, Happy Halloween, en espérant qu’on ne soit pas trop effrayé aujourd’hui par le trafic spectral et la ponctualité fantôme du RER B. Et enfin n’oubliez pas d’acheter des bonbons pour les donner aux petits monstres innocents qui viendront vous terroriser à votre porte ce soir !

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Souvenirs, souvenirs…mais qui restent d’actualité

LettreOuverte

Oublier, c’est se condamner à répéter éternellement les mêmes erreurs. Ou quelque chose dans ce goût-là…On en trouve des variantes, comme « L’histoire n’est qu’un éternel recommencement ». Churchill l’aurait reprise sous la forme « Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ». Ca doit surement provenir d’un sage chinois ou d’un philosophe éclairé plus récent.

Plus modestement, vous l’avez peut être remarqué, j’ai créé une rubrique « Souvenir », dont l’objectif est divers :

  • rappeler à nos chers responsables de la ligne B qu’ils ne pourront pas nous enfumer éternellement avec des promesses. C’est fait récemment pour ce cher Jérôme Lefebvre aux annonces inconsidérées et pour cette douce Bénédicte Tilloy aux promesses chatoyantes. Jean-Paul Huchon, président du STIF et de la région IDF n’a qu’à bien se tenir, il ne perd rien pour attendre.
  • remettre à l’ordre du jour des éléments pertinents, même s’ils datent un peu.

Dans cette 2ème optique, je vous propose de remettre sur la table cette lettre ouverte de Laurent Gallois, conducteur du RER B et délégué syndical à la RATP.  Vous avez sans doute remarqué mon amour pour le milieu syndical en général, et celui des cheminots en particulier, grands adeptes des barbecs. Néanmoins, le monde ne se construit pas sereinement sur des confrontations entre franges de la population, savamment orchestrées par nos chers responsables (la vieille technique de la Zizanie).

La ziza

Alors aujourd’hui, on oublie nos réticences personnelles deux minutes, et on donne la voix à la vision terrain circonstanciée d’un conducteur aguerri, versus les plans foireux des crânes d’oeuf des directions SNCF et RATP. Dans cette lettre du 23 janvier 2013, Laurent Gallois donne quelques bons conseils à son ministre de Tutelle d’alors. Pas sur que ce dernier l’ait bien entendu. Dailleurs, les ministres entendent-ils le bas peuple, trop occupés qu’ils sont à traire la classe moyenne tant qu’ils peuvent, à se préserver eux-memes financièrement au nom de leurs phobies administratives (les pauvres) et à jouer aux échecs entre eux avec leurs petites manoeuvres tacticiennes pour se pourrir mutuellement ?

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Souvenir, souvenir…Le RER B, ce sera bientôt aussi simple que le métro

Jérôme Lefebvre et Stéphane Garreau

Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas parlé de lui sur le BEF : Jérôme Lefebvre, vous vous souvenez, ce directeur de la ligne du RER B que la RATP sort de temps en temps comme un épouvantail à l’occasion d’un tchat en direct.

Je suis retombé sur cet article du 18 juin 2013 du Parisien, relatant une interview de Jérôme Lefebvre et de son adjoint Stéphane Garreau, à propos de la mise en place du (roulement de tambour) : COMMANDEMENT UNIQUE, Bravo !

Expliquant les vertus de cette nouvelle organisation ré-vo-lu-tio-naire, notre Jérôme favori osait cette sortie qui restera longtemps dans les annales du RER B (et dans la mémoire de google), à propos du plan RERB+ : Ce sera bientôt presque aussi simple que de prendre le métro : on n’aura plus besoin de regarder sa montre avant d’aller prendre le train.

Allez chiche, je propose un jeu : prendre en photo le quai du RER chaque matin pendant une semaine, et compter le nombre d’usagers qui regardent leur montre puis guettent anxieusement l’arrivée hypothétique du prochain RER.

Cette interview revient aussi sur une panne de caténaire le 7 novembre 2012, ayant entrainé une paralysie du réseau avec toutes les conséquences qu’on connait. Et là, Jérôme de s’avancer : la direction unique permettra de mieux traiter les causes et gérer les conséquences. Et plus loin : les usagers n’ont vu que les aspects négatifs du projet, mais c’est fini!

C’est fini ? Las, le 15 janvier 2014, une nouvelle panne de caténaire entrainait une journée de galère. Le 1er août 2014, c’est walking dead dans le RER B…et ce n’est qu’un échantillon de l’année 2014.

A quand la prochaine saillie fracassante de notre étalon de la RATP, grand directeur unique de la ligne B, qu’on rigole un peu ?

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Bilan juin 2014 : un score plus élevé que celui de janvier pour le RER B !

feux-d-artifice  On l’avait cauchemardé, ils l’ont fait : ils ont battu le score de janvier 2014, qui fut pourtant un mois noir de l’histoire de la ligne B. Ce mois de juin, nous avons subi 15 jours à problèmes sur 21 jours ouvrés soit 71%, alors qu’en janvier, nous avions subi 15 jours à problèmes sur 22 jours ouvrés, soit 68%.  Ce score est plus symbolique qu’autre chose car coté problème, c’est surtout le mouvement social qui est responsable de ces chiffres, avec une nuisance très inégale entre la branche sud et la branche nord. Mais enfin les faits sont là.

Au menu, le mouvement social a du masquer la saveur des problèmes techniques car nous avons digéré (ou pas) :

  • 2 pannes de matériel,
  • 1 panne de signalisation,
  • 1 incident grave voyageur,
  • 1 incident technique,
  • 1 colis suspect,
  • 9 jours de mouvement social (soit le double en impact en comptant l’effet le matin et le soir).

On aura rarement parlé autant de barbec sur ce blog, même si Plouf y travaille tant qu’il peut. Et en regardant l’impact de ce mois échu sur le tableau des stats annuelles, on se demande comment le STIF fait pour calculer des ponctualités si peu en lien avec le ressenti des voyageurs, et s’il ne faut pas donner raison à l’étude STIFATOR de Jeannot91.

En tout cas, voilà de la matière bien fraiche pour aller questionner ce cher Jérôme Lefebvre demain. Alors à vos claviers, feu, partez !

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