Et voilà, grand chelem, une deuxième semaine consécutive sans un seul jour de fonctionnement normal sur la ligne de RER B. Cette semaine, nous avons eu comme problèmes un mouvement social reconduit chaque jour, en plus d’une panne de matériel à minima, les problèmes habituels disparaissant sous l’ombre du mouvement social controversé.
A l’origine, ce blog s’appelait « RER B comme Boulet ». Je l’ai ensuite renommé avec une sémantique plus fréquentable, et en réaction à l’apparition du blog officiel du RER B. Mais si je m’en tiens au nombre de mentions aux « barbecs » par notre « serial commentateur » Plouf, n’aurais-je pu l’appeler « RER B comme Barbec » ? Finalement, cette histoire de barbec, est-ce simplement un vieux cliché à la solde des Franz-Olivier Giesbert et autres détracteurs au service du patronat ? Une image visant à faire passer les syndicalistes en général, et les cheminots grévistes en particulier, pour des lepéno-gauchos alcooliques prêts à saborder l’économie de leur propre pays pour préserver leurs privilèges de misérables gagne-petits ? Des gros lourdauds à fessiers mous, des « deux neurones » au regard flou, saisissant le moindre prétexte pour pouvoir faire la fête entre copains au lieu d’aller bosser ? Des Jean-foutres minoritaires, incapable de responsabilité et prêts à pourrir la vie quotidienne de leurs concitoyens pour quelques « merguez » et quelques « kro » ? Ca va, Franz-Olivier ? Le ton est bon ?
J’ai donc décidé d’investiguer à l’aide de notre ami Big Brother, sur les simples mots clés « barbecue » et « cheminot », afin de trouver quelques fondements à ce raccourci probablement simpliste et exagéré. Voici le résultat de mes trouvailles (je n’ai pas cherché bien longtemps) :
- 11 juin : Yahoo actualité publie une vidéo intitulée : « A Saint-Lazare, les cheminots autour d’un barbecue pour « tenir un siège » ». La vidéo montre effectivement des cheminots en train de cuire des Merguez…
- 12 juin : France 3 Loraine titre explicitement : « SNCF : barbecues, revendications et crispations », avec le passage en question : « Pique-nique revendicatif à Nancy, barbecue de la colère à Metz »…
- 13 juin : c’est Libération qui mentionne un « barbecue » dans : » SNCF : « Ils ne veulent plus voir des mouvements de grève aussi forts que le nôtre ! ». Le passage en question : « Un barbecue pour entretenir la flamme est programmé pour dimanche »…
- 16 juin : Le Monde titre : « Les grévistes de la SNCF : « On tente de nous diaboliser » ». Le passage en question : « Alors que plusieurs de ses collègues réunis devant un barbecue rue de Londres »…
- 17 juin : Libération titre « De Lille à Paris, les cheminots affichent leur détermination ». Le passage : « …avant de quitter les lieux pour un barbecue solidaire ».
- 18 juin : Le Point balance son fameux article : « Quand l’alcool coule à flots à la SNCF, les usagers trinquent ». Là, on n’y associe pas grève et barbec, mais on y parle de « salle de travail, dédiée à un apéro au punch »…
- 19 juin : Le Dauphiné titre : « Intermittents et cheminots ont manifesté à Valence », où l’on parle de « ...barbecue des cheminots et des intermittents devant la gare de Valence ».
Bon allez, n’en jetez plus, c’est assez.
Ouais…En fait, t’as vraiment raison Plouf : presque à chaque fois qu’on parle de grève des cheminots, on parle conjointement de barbecue. Il y a quand même des variantes pour aérer tes commentaires : les pique-niques. Et puis Plouf, tu fais vraiment une fixette sur les merguez et les kro. Comme le dit Jeannot91, ils se nourrissent peut être aussi de chipo, et pour ce qui est de la Kro, on a vu qu’ils affectionnent aussi le punch. Ne sois donc pas si sectaire Plouf 🙂
Enfin, pour finir sur une tonalité plus sérieuse, on retiendra aussi de cette semaine l’excellente étude de Jeannot91 à l’aide de son outil STIFATOR, qui semble montrer que les statistiques de ponctualité du STIF ont elles aussi quelques problèmes de dysfonctionnement pour le RER A et le RER B.
Allez, bon week-end à tous, en espérant que la semaine prochaine affiche un retour à la normal coté trafic. Et ce week-end, promis, je me fais un barbec.