Les bus de substitution… c’est forcément la solution… ou pas !

Je vous avais promis un article sur le sujet, j’aurais aimé que ce sujet soit abordé par le BOC (Blog Officiel de Christophe), mais bon.

Plusieurs fois depuis le début de l’année, la ligne a été coupée entre Paris et Bourg La Reine, ça fait partie du tronçon central, mais ce n’est pas desservi par les transports en communs Parisiens.

crowdedbus

A chaque fois, la RATP a sorti l’artillerie lourde en proposant des bus de substitution. Plusieurs usagers ont hurlé au scandale en disant qu’il n’y en avait pas assez, que c’était la honte… blablabla je n’en rajoute pas. Vous avez compris, ça a bien gueulé sur le BOC et le BEF (Blog d’En Face).

J’en ai un peu discuté avec une personne chargée de la gestion de flux de voyageurs.

Quelques chiffres :

Un RER chargé en  régime normal : 1300 personnes

Sur le tronçon central, on a un RER toute les 5 minutes environ, dans les 2 sens de circulation

Sur une interruption d’une heure, ça nous donne à la louche 16000 personnes dans chaque sens.

En régime saturé, je vous laisse imaginer ce que ça peut donner… on peut facilement friser les 20000 personnes.

Maintenant, je prend un bus double, sa capacité nominale est de 96 personnes.

 

calculatrice

Pour arriver à sortir en régime normal, les 16000 personnes sur l’heure, il faut donc environ 160 bus.

Pour charger un bus vide, il faut environ 5 minutes.

Pour assurer le débit de 16000 personnes/ heure, il faut arriver à faire partir un bus plein toutes les 22 secondes. Ou faire partir une salve de 3 bus toutes les minutes… ou 15 bus toutes les 5 minutes. Dans les 2 sens de circulation.

Maintenant, on s’amuse à envoyer tout ces bus sur la Nationale 20… qui comme tout le monde le sait, est totalement saturée le matin sur ce tronçon là.

Je vous laisse imaginer le temps de trajet pour arriver à Porte d’Orléans.

J’arrête ici avec les chiffres, ça en fait déjà beaucoup, et sans même m’essayer au jeu de gestion de ligne, j’ai tout de même envie de conclure sur ceci :

  • arriver à trouver autant de bus + chauffeur en très peu de temps, les amener sur place, c’est déjà mission impossible
  • imaginer pouvoir ajouter ce trafic sur la N20, c’est tout aussi impossible

Donc : en cas de panne sur le tronçon Paris – Bourg La Reine : c’est la merde, y a pas de solution, et le truc qui risque d’être le plus efficace, c’est de se déplacer à pieds : environ 1h de marche… Ce qui risque fort d’être aussi long que le voyage en bus entassé à 300 dans un bus de 96 places, et des arrêts interminables pour arriver à fermer les portes.

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Même si certains calculs sont approximatifs, je pense pas vraiment me tromper dans l’ordre d’idée sur le nombre de personnes à faire transiter.

3 commentaires sur “Les bus de substitution… c’est forcément la solution… ou pas !

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