Arlanda Express à Stockholm versus RER B à Paris…

arlanda express Arrivé à l’aéroport Arlanda de Stockholm hier matin, et sortant de l’avion, je suis le panneau m’indiquant la direction « Arlanda Express » pour rejoindre le quai de la navette supposée m’amener à « Stockholm Central Station ». D’après les panneaux d’affichage à quai, il y a un train toutes les 10mn. Après avoir attendu 2mn, un train entre en gare, et je monte dans un wagon. Il est neuf, moderne et ultra confortable. On est accueilli par une voie nous annonçant en suédois puis en anglais qu’on mettra 20mn pour rejoindre le centre-ville de Stockholm. Des écrans plats dans la rame diffusent la météo et quelques informations entre 2 flashes de pub. Le train file à vive allure avec un bruit de TGV, et soudain, je note un panneau à LED rouge au plafond de la rame, annonçant successivement la température extérieure (11°), la destination (Stockholm Central Station) et la vitesse du train. Surprise : 205 kmh en pointe (cf. la photo, cliquez pour zoomer et lisez l’inscription rouge au fronton de la rame).

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A bord de l’Arlanda express, Stockholm.

Au bout de 20mn, on arrive sans surprise en plein centre-ville de Stockholm. Le soir, même constat dans l’autre sens. Je décolle sans souci pour rentrer à Paris, et on atterrira même avec 10mn d’avance à l’aéroport Charles de Gaulle. Youpi.

De retour sur le sol français, je marche du Terminal 2F vers le quai du RER B à la station CDG 2. Le panneau affiche « direction Saint Remy les Chevreuse, départ imminent ». Cool, il est à peine plus de 22h, je ne me coucherais pas trop tard. Et là, le mégaphone annonce (en français seulement, pauvres voyageurs étrangers) : « attention, les rames de têtes sont omnibus jusqu’à paris, les rames de queue sont directes jusqu’à Paris Gare du Nord ». Aucun agent sur le quai. Je regarde à chaque extrémité : les écrans TV d’observation du quai pour les conducteurs sont allumés des deux cotés. Quelle est la queue, quelle est la tête ? Les mégaphones relancent l’annonce une 2ème fois sans plus de précision (en français uniquement). Les panneaux d’affichage annoncent soudain « train retardé ». Argh, au moins on aura le temps de choisir si on prend la queue, ou la tête, la tête ou la queue, enfin on ne sait pas trop… Un usager en costume d’agent ADP Veritas qui rentre probablement chez lui arrive à quai, et nous indique : « normalement, le direct, c’est celui-là. Enfin du moins, hier c’était comme ça. Je fais attention parce que je me suis déjà fait agressé dans l’omnibus ». On monte avec lui. Finalement, c’est l’autre rame qui part en premier. Puis la nôtre annonce au moment de partir « train direct jusqu’à Gare du Nord ». Ouf. On va donc doubler l’autre train omnibus et arriver vite sur Paris pour aller ensuite en direction de Saint Remy les Chevreuses…sauf que notre train avancera au ralenti. Il n’a probablement pas réussi à doubler l’omnibus et se trainera derrière. Arrivé à Denfert, il annoncera qu’il est terminus, direction dépôt. Il me faudra donc descendre de ma rame escargot, et ensuite attendre un certain temps pour récupérer un train direction Saint Remy. J’arriverais chez moi un peu après minuit…2h de trajet en RER B pour rentrer chez moi, presque le temps du trajet Paris-Stockholm.

Le RER B n’a ni queue ni tête, il n’est ni fait ni à faire. Pourquoi ont-ils fait partir l’omnibus avant le direct ? Pourquoi ?

Evidemment, l’Arlanda express est plus cher que le RER B : il coûte quasiment 25 euros le trajet Aéroport Arlanda-Stockholm centre, contre 12,5 euros pour le trajet en RER B entre CDG et Paris. Pour rejoindre Stockholm de l’aéroport en taxi, on paiera aussi dans les 25 euros, mais en mettant deux fois plus de temps. En France, le trajet en taxi pour rentrer chez moi m’aurait probablement coûté dans les 80 euros pour faire tout le tour de Paris et descendre au sud, soit six fois plus cher que le RER qui va tout droit sur des rails, mais j’aurais quand même mis moitié moins de temps…Il ne faut pas chercher à comprendre.

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Les dysfonctionnements quotidiens du RER B

Le quotidien des usagers du RER B, en gare de Massy Palaiseau…

Est-ce en raison d’une panne technique liée à l’obsolescence de la ligne ? Ou bien est-ce imputable à un agent en charge de la régulation qui a appuyé sur le mauvais bouton, trop occupé qu’il était à raconter son programme du week-end autour d’un café avec les collègues ? (le matin, ça ne peut quand même pas être du punch).

Autrement dit, la nouvelle orientation politique de la direction est-elle légitime (pousser les employés vers de meilleurs résultats, car c’est en partie de leur faute s’il y a des retards), ou bien sont-ce les revendications des grévistes d’hier qui le sont (obsolescence du système, dégradation sociale et management défaillant) ?

Vu de l’extérieur, difficile de trancher. Surement un peu des deux. Ce qui est sur, c’est que les usagers qui payent n’y sont pour rien.

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Un peu de douceur dans ce monde de brutes…

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Photos : Marie Monier

Pour endurer ce jour de mouvement social du RER B, et plutôt que de se complaire dans la scregnegne’attitude qui ne pourra que nous faire enrager un peu plus, je vous propose un peu de poésie, presque une invitation au voyage : un reportage sonore par Marie Monier, étudiante journaliste. Elle vous fait vivre de manière belle et presque émouvante le quotidien d’un RER B, sa diversité, ses problèmes mais aussi ses opportunités. Le récit musical est très poétique et mérite le détour (10mn d’écoute). La partie « en image » ajoute à la poésie du voyage avec une mise en valeur des couleurs et détails du trajet autour du RER B. J’y ai participé en tant qu’interviewé sans imaginer ce que cela pourrait donner. J’ai tout simplement été « touché » par le résultat. Et pour toucher le promoteur cynique d’un parc d’attraction de la mort, il faut quand même y aller.  Alors allez, courage pour cette journée, mettez vos écouteurs, fermez les yeux, oubliez l’atmosphère de sardine à l’huile dans le RER, la cohue, les retards et appuyez sur « Play ».

PS : en fouillant un peu dans ses reportages, vous trouverez une interview de Laurent Gallois.

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La revue de presse sur la grève du RER B ce jour

Petit tour d’horizon des articles publiés dans la presse au sujet de ce mouvement social. Globalement dans les médias, on ne s’est pas trop foulé puisqu’à l’exception du Parisien qui donne quelques détails, l’ensemble reprend la dépèche AFP du jour sur ce sujet.

Libération : Libé reprend la dépèche AFP standard. On y apprend que le mouvement social fait suite à des alertes lancées en janvier lors d’une réunion du CHSCT de la RATP, et n’ayant donné aucune suite. Les 4 syndicats (CGT, l’Unsa, SUD et FO) dénoncent des «méthodes de management qui ne rendent pas un collectif de travail serein» et «une politique du chiffre» liée au contrat entre le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) et les opérateurs qui engendrent «risques psychosociaux» et «souffrances au travail». Selon la RATP, les «mesures managériales» incriminées par les syndicats «visent à améliorer encore plus la rigueur de l’exploitation et, en conséquence, la qualité du service sur le RER B».

Amusant, on y lit que la ligne B a «pleinement profité, dès le premier semestre 2014» de ces mesures, estime la régie, qui met en avant une «baisse des avaries au matériel roulant». Voilà qui n’est pas franchement reflété par nos statistiques, surtout en tenant compte du fait que le circuit voyageur ne signale désormais quasiment que les cafouillages lorsque ceux ci sont imputables aux voyageurs (cf. bilan septembre et octobre).

leparisien: On y apprend quelques détails en plus sur la nature du contrat d’objectifs signé chaque année entre le Stif et les opérateurs de transport. Ce contrat conditionne le versement de bonus-malus au respect de plusieurs critères, et en premier lieu à la ponctualité des trains. Pour la ligne B, l’objectif a été fixé à 94 % de rames arrivant à l’heure. « Malgré une nette amélioration depuis un an, on en est encore loin. Au premier semestre 2014, nous étions à 87,2 % de régularité », reconnaissait-on hier à la RATP.
En conséquence de quoi les directions des transporteurs mettraient la pression sur leurs employés pour atteindre cet objectif, au détriment de la sécurité. Vrai ou faux, la sécurité est un levier très pratique dans tous les débats…

Lemonde : Trop occupé par l’affaire Bygmalion qui est l’un de ses sujets fétiches, Le Monde n’apporte aucune information complémentaire à celle de la dépèche AFP. Pour nourrir un peu cette reprise AFP, il pointe sur un article de 2013 de Olivier Razemon, expliquant les retards du RER B.

20minutes  : pour ceux qui n’ont pas le temps de lire autre chose, 20 minutes, le journal « papier toilette » reprend comme à son habitude les éléments standards de la dépèche AFP.

express : pas d’informations complémentaires non plus sur l’express qui reprend les mêmes éléments.

lepoint: Le point qui n’est généralement pas en reste pour dénoncer les « naufrageurs de la France » ne fait ici que reprendre la dépèche AFP, sans commentaire dithyrambique sur l’irresponsabilité des syndicats et des grévistes en France.

N’hésitez pas à me signaler des articles d’intérêt à ce sujet.

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Grève confirmée pour la journée du 9 octobre – 1 train sur 2 maximum

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 On vous l’annonçait le 30 septembre dernier, c’est donc confirmé : il y aura bien mouvement social sur le RER B jeudi 9 octobre (théoriquement jusqu’à vendredi 6h30), et cette fois, c’est la voix officielle du RER B qui nous le confirme (pour une fois qu’elle ne nous parle pas des lavages de RER, de trains à vapeur et autres fadaises).

Au programme des festivités :

Entre Gare du Nord et Saint-Rémy-lès-Chevreuse/Robinson :

  • 1 train sur 2 aux heures de pointe (de 6h30 à 10h et de 16h30 à 21h)
  • 1 train par heure aux heures creuses

Entre Gare du Nord et Aéroport Charles de Gaulle/Mitry Claye :

  • 1 train sur 2 tout au long de la journée

Avec les exercices de patience de ce matin, ainsi qu’une bonne mise en jambe ce soir avec l’incendie à Gare du Nord doublé d’un colis suspect à chatelet, voilà qui nous prépare à des pensées positives vis à vis de la régie et de ses transporteurs.

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