La revue de presse sur la grève du RER B ce jour

Petit tour d’horizon des articles publiés dans la presse au sujet de ce mouvement social. Globalement dans les médias, on ne s’est pas trop foulé puisqu’à l’exception du Parisien qui donne quelques détails, l’ensemble reprend la dépèche AFP du jour sur ce sujet.

Libération : Libé reprend la dépèche AFP standard. On y apprend que le mouvement social fait suite à des alertes lancées en janvier lors d’une réunion du CHSCT de la RATP, et n’ayant donné aucune suite. Les 4 syndicats (CGT, l’Unsa, SUD et FO) dénoncent des «méthodes de management qui ne rendent pas un collectif de travail serein» et «une politique du chiffre» liée au contrat entre le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) et les opérateurs qui engendrent «risques psychosociaux» et «souffrances au travail». Selon la RATP, les «mesures managériales» incriminées par les syndicats «visent à améliorer encore plus la rigueur de l’exploitation et, en conséquence, la qualité du service sur le RER B».

Amusant, on y lit que la ligne B a «pleinement profité, dès le premier semestre 2014» de ces mesures, estime la régie, qui met en avant une «baisse des avaries au matériel roulant». Voilà qui n’est pas franchement reflété par nos statistiques, surtout en tenant compte du fait que le circuit voyageur ne signale désormais quasiment que les cafouillages lorsque ceux ci sont imputables aux voyageurs (cf. bilan septembre et octobre).

leparisien: On y apprend quelques détails en plus sur la nature du contrat d’objectifs signé chaque année entre le Stif et les opérateurs de transport. Ce contrat conditionne le versement de bonus-malus au respect de plusieurs critères, et en premier lieu à la ponctualité des trains. Pour la ligne B, l’objectif a été fixé à 94 % de rames arrivant à l’heure. « Malgré une nette amélioration depuis un an, on en est encore loin. Au premier semestre 2014, nous étions à 87,2 % de régularité », reconnaissait-on hier à la RATP.
En conséquence de quoi les directions des transporteurs mettraient la pression sur leurs employés pour atteindre cet objectif, au détriment de la sécurité. Vrai ou faux, la sécurité est un levier très pratique dans tous les débats…

Lemonde : Trop occupé par l’affaire Bygmalion qui est l’un de ses sujets fétiches, Le Monde n’apporte aucune information complémentaire à celle de la dépèche AFP. Pour nourrir un peu cette reprise AFP, il pointe sur un article de 2013 de Olivier Razemon, expliquant les retards du RER B.

20minutes  : pour ceux qui n’ont pas le temps de lire autre chose, 20 minutes, le journal « papier toilette » reprend comme à son habitude les éléments standards de la dépèche AFP.

express : pas d’informations complémentaires non plus sur l’express qui reprend les mêmes éléments.

lepoint: Le point qui n’est généralement pas en reste pour dénoncer les « naufrageurs de la France » ne fait ici que reprendre la dépèche AFP, sans commentaire dithyrambique sur l’irresponsabilité des syndicats et des grévistes en France.

N’hésitez pas à me signaler des articles d’intérêt à ce sujet.

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Grève confirmée pour la journée du 9 octobre – 1 train sur 2 maximum

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 On vous l’annonçait le 30 septembre dernier, c’est donc confirmé : il y aura bien mouvement social sur le RER B jeudi 9 octobre (théoriquement jusqu’à vendredi 6h30), et cette fois, c’est la voix officielle du RER B qui nous le confirme (pour une fois qu’elle ne nous parle pas des lavages de RER, de trains à vapeur et autres fadaises).

Au programme des festivités :

Entre Gare du Nord et Saint-Rémy-lès-Chevreuse/Robinson :

  • 1 train sur 2 aux heures de pointe (de 6h30 à 10h et de 16h30 à 21h)
  • 1 train par heure aux heures creuses

Entre Gare du Nord et Aéroport Charles de Gaulle/Mitry Claye :

  • 1 train sur 2 tout au long de la journée

Avec les exercices de patience de ce matin, ainsi qu’une bonne mise en jambe ce soir avec l’incendie à Gare du Nord doublé d’un colis suspect à chatelet, voilà qui nous prépare à des pensées positives vis à vis de la régie et de ses transporteurs.

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Préavis de grève sur la ligne B pour les 9 et 10 octobre

Alarme Et c’est reparti pour un tour. Un préavis de grève aurait été posé pour les journées du 9 et 10 octobre prochains sur la ligne B. Cette fois ci et pour éviter le fiasco des raisons de l’autre jour (mesures disciplinaire à l’encontre des cheminots faisant des soirées alcoolisées dans un centre d’aiguillage), on invoque les éternelles raisons non opposables par tout un chacun : le mal-être au travail, les risques psycho-sociaux, la difficulté de devoir se lever le matin pour aller bosser etc…
Moi aussi, quand je me tape une journée de transport horrible en raison des grèves de cheminots, je me sens mal d’un point de vue psycho-sociale : voir les gens se transformer dans le RER en boule d’agressivité, l’humanité disparaitre, ma propre envie de massacrer mon voisin qui me colle et me pousse en m’écrasant les pieds, arriver en retard au travail le ventre noué, essuyer les reproches éventuels de l’employeur, stresser à mort le soir en rentrant en me demandant si je vais devoir aller chercher mes enfants en pleurs au commissariat (i.e. après la fermeture du centre de loisir)…

Mais curieusement, ce n’est pas après mon employeur que j’en veux…
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Enfin là au moins, ils n’ont pas posé le préavis du jour pour le lendemain. Avec un peu de chance, les négociations auront avancé, nous épargnant ces futures réjouissances…

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Du mouvement social selon les cheminots de la SNCF

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Et voilà, le mouvement social a bien lieu ce mardi 23 septembre 2014 sur les lignes B, D, H et K. On enterre donc le « B comme bravo » qui avait déjà bien pris du plomb dans l’aile, et on regrette que le retour des boulets se fassent encore plus tôt que l’année dernière.

Le blog officiel du RER B s’est finalement fendu d’un communiqué laconique, prédisant effectivement 4 trains sur 5 en heures de pointe, et 3 trains sur 4 en heures creuses.

Quant aux raisons, il faut aller trainer sur des blogs syndicaux pour les connaitre : il y aurait eu des comportements de 6 cheminots suffisamment graves, lors des grèves de juin (à propos d’une obscure histoire « d’ASCT » supprimé sur la ligne Paris-Bauvais), pour que la SNCF prennent des mesures disciplinaires à leur encontre, dont 2 mesures de licenciement.

Quand on connait la faiblesse de ce type d’institution pour blâmer ses employés qui déconnent, on peut imaginer que ça devait être sérieux. D’ailleurs, je mets ma main au feu que si l’incendie de Vitry avait été le fait d’un employé alcoolisé viré sur le champ par la SNCF, Sud rail et ses avatars seraient de même monté au créneau pour le défendre. On est comme ça chez les cheminots, on fait corps et la solidarité n’y a d’égale que la capacité à se tirer une balle dans le pied. Car à force de bloquer le service public au nom de la défense du service public, le service public finira bien par disparaitre au profit des sous-traitances opaques et des privatisations sauvages, permettant cette « flexibilité du travail » chère à nos néo-conservateurs. Et là, il sera trop tard pour pleurer. Alors continuez, les cheminots, à ce rythme là, vous n’existerez bientôt plus que dans les livres d’histoire.

Oh et puis allez, après tout, les privatisations, quand on voit ce que ça donne au Japon, Coudonc, c’est pas pire, pantoute. Mais c’est probablement du fait du caractère japonais. Si par contre on va voir du coté de l’Angleterre, là, il y a des leçons à tirer et des reflexions à mener. Allez les cheminots, on réfléchit un peu ?

MISE A JOUR POST PUBLICATION : j’osais à peine le suggérer mais en fait ce serait vrai : d’après l’express, ce serait bien à cause de cette histoire de punch dans un centre d’aiguillage que les mesures disciplinaires auraient été prises. Et ce serait donc à cause de ça qu’ils font grèves ! Merci à Plouf pour le lien. Un blog de la CGT tentait jusqu’au 23 septembre au soir de justifier cette histoire en la minimisant tout en appelant à venir manifester mercredi 24 septembre pour soutenir les collègues.

–  Tiens tiens, le billet du blog n’était plus disponible le 24 matin…Hé hé, une version dans le cache google est disponible ici et une copie pdf est téléchargeable ici

Le fait d’empêcher les employés de la SNCF de boire de l’alcool sur leur lieu de travail s’appellait sur ce billet de blog de la « repression patronale ». Chez les cheminots syndicalistes, on n’a vraiment peur de rien.

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Bilan juin 2014 : un score plus élevé que celui de janvier pour le RER B !

feux-d-artifice  On l’avait cauchemardé, ils l’ont fait : ils ont battu le score de janvier 2014, qui fut pourtant un mois noir de l’histoire de la ligne B. Ce mois de juin, nous avons subi 15 jours à problèmes sur 21 jours ouvrés soit 71%, alors qu’en janvier, nous avions subi 15 jours à problèmes sur 22 jours ouvrés, soit 68%.  Ce score est plus symbolique qu’autre chose car coté problème, c’est surtout le mouvement social qui est responsable de ces chiffres, avec une nuisance très inégale entre la branche sud et la branche nord. Mais enfin les faits sont là.

Au menu, le mouvement social a du masquer la saveur des problèmes techniques car nous avons digéré (ou pas) :

  • 2 pannes de matériel,
  • 1 panne de signalisation,
  • 1 incident grave voyageur,
  • 1 incident technique,
  • 1 colis suspect,
  • 9 jours de mouvement social (soit le double en impact en comptant l’effet le matin et le soir).

On aura rarement parlé autant de barbec sur ce blog, même si Plouf y travaille tant qu’il peut. Et en regardant l’impact de ce mois échu sur le tableau des stats annuelles, on se demande comment le STIF fait pour calculer des ponctualités si peu en lien avec le ressenti des voyageurs, et s’il ne faut pas donner raison à l’étude STIFATOR de Jeannot91.

En tout cas, voilà de la matière bien fraiche pour aller questionner ce cher Jérôme Lefebvre demain. Alors à vos claviers, feu, partez !

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