Avez-vous remarqué depuis quelques années les innovations en bureau de poste ? Des écrans plats vous montrent des « top chefs » en train de mitonner la recette de votre prochain repas dominical, histoire de vous occuper dans la file d’attente. Enfin c’est surtout pour vous empêcher de remarquer que dans votre bureau de poste, il n’y a plus qu’un seul guichet au lieu de trois, avec une file d’attente qui s’est pris 15mn dans la vue. Encore de la « com », la fameuse technique du cache misère, si chère à tous nos hommes politiques qui s’agitent beaucoup autour de ces outils.
Le RER B nous a infligé sa version du cache misère avec son blog officiel dont l’objectif est de « fluidifier » les relations avec les usagers. Tout en nous expliquant comment les trains sont lavés, ils nous annoncent des bons légumes à la sortie de certaines stations, en espérant peut être nous faire oublier le trafic tous pourri que les usagers subissent (55% annuels de jours à problèmes).
La pratique du cache misère continue aussi plein pot avec la SNCF, et sa campagne « voisin à bord ». N’ayant visiblement plus les moyens de faire arriver les TGV et autres trains « express » à l’heure, la SNCF tente de faire diversion en créant de la distraction à bord. Il s’agit donc maintenant de nous faire passer le temps avec une opération « com » toujours aussi navrante : « Un moment à partager » se déclinant par des annonces comme : « Bienvenue dans ce train. Dans le cadre de notre campagne Voisins à bord, nous vous proposons de dire bonjour aux voyageurs situés à côté de vous, de leur demander où ils se rendent, ce qu’ils aiment… Bref, de faire connaissance! ».
Alors allez, tous ensemble, on dit bonjour à la dame. Et plus si affinité ? De quoi ne plus se rendre compte que son trajet est à chaque fois retardé d’une demi-heure ?
20 minutes nous relate quelques témoignages d’usager qui ne manquent pas de piquant :
- « être dans le brouhaha de gens qui parlent pour ne rien dire ».
- « On pourrait aussi se faire des bisous ? ».
Excellent ce dernier témoignage. Ca me donne une idée : je suggère à la SNCF de permettre de surcroît de passer des paroles aux actes en ajoutant dans ses rames de TGV quelques lieux d’intimité, quelques cabines fermées. Si ça se passe bien avec la dame ou le monsieur à qui on a dit bonjour, on pourrait emprunter ces lieux pendant 10mn en toute discrétion. Prévoir distributeur de préservatif intégré. Pour réserver la salle de « repos », s’inscrire sur la liste au wagon lougne-bar. Les usagers en viendront peut être à souhaiter que le TGV s’arrête en pleine campagne, et allez, rêvons un peu Guillaume Pepy, vous remercieront pour ces retards coquins ?
Quelles bandes de crétins…