Souvenir, souvenir…Le RER B, ce sera bientôt aussi simple que le métro

Jérôme Lefebvre et Stéphane Garreau

Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas parlé de lui sur le BEF : Jérôme Lefebvre, vous vous souvenez, ce directeur de la ligne du RER B que la RATP sort de temps en temps comme un épouvantail à l’occasion d’un tchat en direct.

Je suis retombé sur cet article du 18 juin 2013 du Parisien, relatant une interview de Jérôme Lefebvre et de son adjoint Stéphane Garreau, à propos de la mise en place du (roulement de tambour) : COMMANDEMENT UNIQUE, Bravo !

Expliquant les vertus de cette nouvelle organisation ré-vo-lu-tio-naire, notre Jérôme favori osait cette sortie qui restera longtemps dans les annales du RER B (et dans la mémoire de google), à propos du plan RERB+ : Ce sera bientôt presque aussi simple que de prendre le métro : on n’aura plus besoin de regarder sa montre avant d’aller prendre le train.

Allez chiche, je propose un jeu : prendre en photo le quai du RER chaque matin pendant une semaine, et compter le nombre d’usagers qui regardent leur montre puis guettent anxieusement l’arrivée hypothétique du prochain RER.

Cette interview revient aussi sur une panne de caténaire le 7 novembre 2012, ayant entrainé une paralysie du réseau avec toutes les conséquences qu’on connait. Et là, Jérôme de s’avancer : la direction unique permettra de mieux traiter les causes et gérer les conséquences. Et plus loin : les usagers n’ont vu que les aspects négatifs du projet, mais c’est fini!

C’est fini ? Las, le 15 janvier 2014, une nouvelle panne de caténaire entrainait une journée de galère. Le 1er août 2014, c’est walking dead dans le RER B…et ce n’est qu’un échantillon de l’année 2014.

A quand la prochaine saillie fracassante de notre étalon de la RATP, grand directeur unique de la ligne B, qu’on rigole un peu ?

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Arlanda Express à Stockholm versus RER B à Paris…

arlanda express Arrivé à l’aéroport Arlanda de Stockholm hier matin, et sortant de l’avion, je suis le panneau m’indiquant la direction « Arlanda Express » pour rejoindre le quai de la navette supposée m’amener à « Stockholm Central Station ». D’après les panneaux d’affichage à quai, il y a un train toutes les 10mn. Après avoir attendu 2mn, un train entre en gare, et je monte dans un wagon. Il est neuf, moderne et ultra confortable. On est accueilli par une voie nous annonçant en suédois puis en anglais qu’on mettra 20mn pour rejoindre le centre-ville de Stockholm. Des écrans plats dans la rame diffusent la météo et quelques informations entre 2 flashes de pub. Le train file à vive allure avec un bruit de TGV, et soudain, je note un panneau à LED rouge au plafond de la rame, annonçant successivement la température extérieure (11°), la destination (Stockholm Central Station) et la vitesse du train. Surprise : 205 kmh en pointe (cf. la photo, cliquez pour zoomer et lisez l’inscription rouge au fronton de la rame).

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A bord de l’Arlanda express, Stockholm.

Au bout de 20mn, on arrive sans surprise en plein centre-ville de Stockholm. Le soir, même constat dans l’autre sens. Je décolle sans souci pour rentrer à Paris, et on atterrira même avec 10mn d’avance à l’aéroport Charles de Gaulle. Youpi.

De retour sur le sol français, je marche du Terminal 2F vers le quai du RER B à la station CDG 2. Le panneau affiche « direction Saint Remy les Chevreuse, départ imminent ». Cool, il est à peine plus de 22h, je ne me coucherais pas trop tard. Et là, le mégaphone annonce (en français seulement, pauvres voyageurs étrangers) : « attention, les rames de têtes sont omnibus jusqu’à paris, les rames de queue sont directes jusqu’à Paris Gare du Nord ». Aucun agent sur le quai. Je regarde à chaque extrémité : les écrans TV d’observation du quai pour les conducteurs sont allumés des deux cotés. Quelle est la queue, quelle est la tête ? Les mégaphones relancent l’annonce une 2ème fois sans plus de précision (en français uniquement). Les panneaux d’affichage annoncent soudain « train retardé ». Argh, au moins on aura le temps de choisir si on prend la queue, ou la tête, la tête ou la queue, enfin on ne sait pas trop… Un usager en costume d’agent ADP Veritas qui rentre probablement chez lui arrive à quai, et nous indique : « normalement, le direct, c’est celui-là. Enfin du moins, hier c’était comme ça. Je fais attention parce que je me suis déjà fait agressé dans l’omnibus ». On monte avec lui. Finalement, c’est l’autre rame qui part en premier. Puis la nôtre annonce au moment de partir « train direct jusqu’à Gare du Nord ». Ouf. On va donc doubler l’autre train omnibus et arriver vite sur Paris pour aller ensuite en direction de Saint Remy les Chevreuses…sauf que notre train avancera au ralenti. Il n’a probablement pas réussi à doubler l’omnibus et se trainera derrière. Arrivé à Denfert, il annoncera qu’il est terminus, direction dépôt. Il me faudra donc descendre de ma rame escargot, et ensuite attendre un certain temps pour récupérer un train direction Saint Remy. J’arriverais chez moi un peu après minuit…2h de trajet en RER B pour rentrer chez moi, presque le temps du trajet Paris-Stockholm.

Le RER B n’a ni queue ni tête, il n’est ni fait ni à faire. Pourquoi ont-ils fait partir l’omnibus avant le direct ? Pourquoi ?

Evidemment, l’Arlanda express est plus cher que le RER B : il coûte quasiment 25 euros le trajet Aéroport Arlanda-Stockholm centre, contre 12,5 euros pour le trajet en RER B entre CDG et Paris. Pour rejoindre Stockholm de l’aéroport en taxi, on paiera aussi dans les 25 euros, mais en mettant deux fois plus de temps. En France, le trajet en taxi pour rentrer chez moi m’aurait probablement coûté dans les 80 euros pour faire tout le tour de Paris et descendre au sud, soit six fois plus cher que le RER qui va tout droit sur des rails, mais j’aurais quand même mis moitié moins de temps…Il ne faut pas chercher à comprendre.

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MAJ à propos du nouveau préavis de grève de la RATP pour le 16 octobre…

Alarme 1024px-Smiley.svg Nouvelle alerte à la grève : la CGT RATP a déposé un préavis de grève pour ce jeudi 16 octobre, démarrant le mercredi 15 à 22h30 et allant jusqu’au vendredi 17 à 6h30. Vous pouvez lire sur le site de la CGT RAPT l’argumentaire, sorte de gloubi-boulga visant au final la revalorisation des salaires dans le cadre des discussions qui vont s’engager au Parlement sur le Projet de Loi sur le Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS)…

MAJ : on me signale qu’il n’y aurait pas de répercussion pour le RER B. On reste focus, mais ce serait la bonne nouvelle après la mauvaise.

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Les dysfonctionnements quotidiens du RER B

Le quotidien des usagers du RER B, en gare de Massy Palaiseau…

Est-ce en raison d’une panne technique liée à l’obsolescence de la ligne ? Ou bien est-ce imputable à un agent en charge de la régulation qui a appuyé sur le mauvais bouton, trop occupé qu’il était à raconter son programme du week-end autour d’un café avec les collègues ? (le matin, ça ne peut quand même pas être du punch).

Autrement dit, la nouvelle orientation politique de la direction est-elle légitime (pousser les employés vers de meilleurs résultats, car c’est en partie de leur faute s’il y a des retards), ou bien sont-ce les revendications des grévistes d’hier qui le sont (obsolescence du système, dégradation sociale et management défaillant) ?

Vu de l’extérieur, difficile de trancher. Surement un peu des deux. Ce qui est sur, c’est que les usagers qui payent n’y sont pour rien.

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Un peu de douceur dans ce monde de brutes…

RERBmonAmour
Photos : Marie Monier

Pour endurer ce jour de mouvement social du RER B, et plutôt que de se complaire dans la scregnegne’attitude qui ne pourra que nous faire enrager un peu plus, je vous propose un peu de poésie, presque une invitation au voyage : un reportage sonore par Marie Monier, étudiante journaliste. Elle vous fait vivre de manière belle et presque émouvante le quotidien d’un RER B, sa diversité, ses problèmes mais aussi ses opportunités. Le récit musical est très poétique et mérite le détour (10mn d’écoute). La partie « en image » ajoute à la poésie du voyage avec une mise en valeur des couleurs et détails du trajet autour du RER B. J’y ai participé en tant qu’interviewé sans imaginer ce que cela pourrait donner. J’ai tout simplement été « touché » par le résultat. Et pour toucher le promoteur cynique d’un parc d’attraction de la mort, il faut quand même y aller.  Alors allez, courage pour cette journée, mettez vos écouteurs, fermez les yeux, oubliez l’atmosphère de sardine à l’huile dans le RER, la cohue, les retards et appuyez sur « Play ».

PS : en fouillant un peu dans ses reportages, vous trouverez une interview de Laurent Gallois.

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