Et voilà, le mouvement social a bien lieu ce mardi 23 septembre 2014 sur les lignes B, D, H et K. On enterre donc le « B comme bravo » qui avait déjà bien pris du plomb dans l’aile, et on regrette que le retour des boulets se fassent encore plus tôt que l’année dernière.
Le blog officiel du RER B s’est finalement fendu d’un communiqué laconique, prédisant effectivement 4 trains sur 5 en heures de pointe, et 3 trains sur 4 en heures creuses.
Quant aux raisons, il faut aller trainer sur des blogs syndicaux pour les connaitre : il y aurait eu des comportements de 6 cheminots suffisamment graves, lors des grèves de juin (à propos d’une obscure histoire « d’ASCT » supprimé sur la ligne Paris-Bauvais), pour que la SNCF prennent des mesures disciplinaires à leur encontre, dont 2 mesures de licenciement.
Quand on connait la faiblesse de ce type d’institution pour blâmer ses employés qui déconnent, on peut imaginer que ça devait être sérieux. D’ailleurs, je mets ma main au feu que si l’incendie de Vitry avait été le fait d’un employé alcoolisé viré sur le champ par la SNCF, Sud rail et ses avatars seraient de même monté au créneau pour le défendre. On est comme ça chez les cheminots, on fait corps et la solidarité n’y a d’égale que la capacité à se tirer une balle dans le pied. Car à force de bloquer le service public au nom de la défense du service public, le service public finira bien par disparaitre au profit des sous-traitances opaques et des privatisations sauvages, permettant cette « flexibilité du travail » chère à nos néo-conservateurs. Et là, il sera trop tard pour pleurer. Alors continuez, les cheminots, à ce rythme là, vous n’existerez bientôt plus que dans les livres d’histoire.
Oh et puis allez, après tout, les privatisations, quand on voit ce que ça donne au Japon, Coudonc, c’est pas pire, pantoute. Mais c’est probablement du fait du caractère japonais. Si par contre on va voir du coté de l’Angleterre, là, il y a des leçons à tirer et des reflexions à mener. Allez les cheminots, on réfléchit un peu ?
MISE A JOUR POST PUBLICATION : j’osais à peine le suggérer mais en fait ce serait vrai : d’après l’express, ce serait bien à cause de cette histoire de punch dans un centre d’aiguillage que les mesures disciplinaires auraient été prises. Et ce serait donc à cause de ça qu’ils font grèves ! Merci à Plouf pour le lien. Un blog de la CGT tentait jusqu’au 23 septembre au soir de justifier cette histoire en la minimisant tout en appelant à venir manifester mercredi 24 septembre pour soutenir les collègues.
– Tiens tiens, le billet du blog n’était plus disponible le 24 matin…Hé hé, une version dans le cache google est disponible ici et une copie pdf est téléchargeable ici –
Le fait d’empêcher les employés de la SNCF de boire de l’alcool sur leur lieu de travail s’appellait sur ce billet de blog de la « repression patronale ». Chez les cheminots syndicalistes, on n’a vraiment peur de rien.